15/06/2011

Rubricards contre indépendants

Je réagis un peu (beaucoup) à contre-temps à une lettre publiée par le journaliste David Dufresne sur son blog, concernant sa décision de briser le "off" de Nicolas Sarkozy à Lisbonne, en marge d'un sommet de l'OTAN.

Dans cette lettre, adressée à Arnaud Leparmentier (son blog), avec lequel il n'est pas d'accord, David Dufresne explique leur différence de point de vue journalistique par les conditions dans lesquelles ils exercent le métier:


"Nous exerçons le même métier, celui de journaliste, mais dans des conditions bien différentes.
Vous êtes l’accrédité à l’Elysée pour Le Monde et, c’est à ce titre que vous êtes lu avec respect. C’est dire, en toute sincérité, le poids de votre travail et de votre blog : l’Elysée côté jardin.
Je suis ce qu’on appellerait un journaliste indépendant, accrédité nulle part, plutôt versé dans les affaires de police et de libertés publiques."



Un cas exactement similaire s'est présenté aux Etats-Unis, dans des proportions cependant plus dramatiques: un journaliste indépendant, Michael Hastings, publie dans Rolling Stone un article présentant le Général MacChrrystal critiquant de l'équipe de Barack Obama. Alors responsable des forces américaines en Afghanistan, il est rapidement démis de ses fonctions suite à l'article. S'en suit une polémique entre journalistes sur les méthodes différentes des "rubricards" (beat-reporters), dont les informations dépendent de la qualité et la durabilité de leurs relations avec leurs sources, et des indépendants, qui peuvent se permettre de "griller" leurs sources en délivrant des informations compromettantes, car ils ne sont pas liés à un domaine en particulier.